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COM2022 : A Dakar, l’Afrique plaide pour une réforme du FMI et de la Banque Mondiale

La 54ème Conférence des Ministres Africains des Finances, de la Planification et du Développement Economique (COM22) a été officiellement ouverte ce lundi 16 mai 2021 par le Président du Sénégal Macky Sall par ailleurs de l’Union Africaine au Centre International des Conférences Abdou Diouf (CICAD), de Diamniadio dans la périphérie de Dakar.

Organisée par la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), la COM2022 a regroupé la quasi-totalité des ministres Africains des finances, de la planification et du développement économique des pays membres de la CEA, les experts en finance, économistes, bref toute la crème du système financier international.

Avec pour thème central, «‘Financement de la relance de l’Afrique: trouver des solutions innovantes », la rencontre de Dakar a été une occasion pour les participants de faire le diagnostic de la situation économique actuelle du continent avant de proposer des pistes de solutions pour une véritable relance après deux (2) années de récession économique provoquée par la pandémie de la Codi-19 et tout récemment la guerre en Ukraine.

En s’adressant à l’assistance, la Secrétaire Générale Adjointe des Nations Unies et Secrétaire Exécutive de la CEA, Mme Verra Songwe a brossé la situation dans laquelle végète l’économie africaine post Covid ainsi que les efforts de la relance qui a été  le principal menu de la COM 2022.

«Les pays africains, ça fait trois (3) ans qu’ils sont dans une guerre contre la montre, une guerre contre la Covid-19, une guerre contre le changement climatique, évidemment une guerre contre le terrorisme et pour les populations africaines une guerre contre la gouvernance ».

Face à ce combat de longue haleine que mène l’Afrique pour son indépendance économique, la patronne de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) de faire l’état des lieux de la participation du continent dans les échanges économiques mondiaux.

« Aujourd’hui, l’Afrique a environ 1,2 milliard de personnes mais nous ne contribuons qu’à 0,15% de tous les comptes bancaires  dans le monde. Et avec les trois (3) crises que nous venons de passer, nous avons dépassé 50% de nos populations qui sont retombées dans la pauvreté. Donc avec cette dynamique, l’Afrique ne pourrait régler son financement avec beaucoup de facteurs exogènes », a laissé entendre Dr Vera Songwe.

Elle a d’ailleurs profité de cette tribune pour plaider une réforme des systèmes financiers africains et même d'intégrer l'Afrique dans le G20 ainsi que  la possibilité pour les pays africains de fabriquer sur leur continent certains produits voire même la transformation des matières premières. 

Verra Songwe

De son côté, le Président Sénégalais et président en exercice de  l’Union Africaine, Macky Sall de plaider à son tour pour la révision du mécanisme économique mondial, qui selon lui, est obsolète et ne répond plus aux exigences du moment.

«L’économie africaine se trouve dans un état de fatigue générale. Aujourd’hui tout le monde est d’accord que les conditions actuelles, les paramètres qui permettent la gouvernance économique mondiale sont dépassées et inadaptées à la réalité », a déploré le Président Sall. Il a dénoncé ce qu’il a qualifié d’une imposition qui est faite aux pays africains de ne pas dépasser un déficit de 5%, voire 6% des Droit de Tirage Spéciaux.

Poursuivant son plaidoyer, le Président sénégalais de demander un autre schéma dans le cadre de la relance de l’Afrique post Covid. « Il faut sortir des schémas classiques qui ont déjà montré leurs limites, même en temps normal. C’est pourquoi nous plaidons pour l’effectivité des droits de tirages spéciaux (DTS) pour nos pays. Sur 650 milliards de DTS, l’Afrique n’a que 33 milliards de dollars, 5%, c’est ce que nous pesons par rapport aux règles qui gouvernent le monde. Est-ce que c’est tout ce que nous pesons sur l’économie mondiale ? Donc les règles sont injustes, elles sont dépassées. Il faut qu’on ait le courage de les remettre en cause avec ceux qui veulent progresser », dixit le Président Sénégal.

La réforme des institutions de Breton Woods est préconisée même hors du continent. L’ancien Directeur Général du Fonds Monétaire International Vincent Mortier est convaincue que ces institutions  sont en déphasage avec la réalité du moment.

Avec un besoin de financement de l’ordre de 252 milliards de dollars d’ici 2025 pour contenir le choc de la covid-19 selon une étude du Fonds Monétaire International, si les règles d’attribution des prêts et de financement ne sont pas changées, les experts sont persuadés que l’espoir d’une relance de l’Afrique est compromis.

Ibrahim Moussa,

Envoyé spécial  

Dernière modification le mardi, 17 mai 2022 20:29

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